dimanche 4 novembre 2007

"Mélancolie" de Francis Poulenc

Parmi les pièces "hors-cycle" du répertoire pour piano de Poulenc, Mélancolie est certainement l'oeuvre que je préfère. Assurément l'une de ses oeuvres pour piano les plus réussies: mélodie touchante, architecture sans faille; la texture polyphonique est un modèle d'équilibre. En travaillant Mélancolie, j'avais souvent l'impression d'osciller entre le contrepoint de Bach et la clarté de Mozart.Très long avant d'arriver à une interprétation satisfaisante! D'ailleurs, l'une des difficultés en studio d'enregistrement fut d'arriver à cette clarté dans l'énoncé de chaque note, tout en respectant les indications de Poulenc, comme par exemple sans rubato (Poulenc y tient mordicus) et l'accompagnement très enveloppé de pédale (Essayez ça sans compromettre la clarté).
Dédiée à son ami Raymond Destouches, pour qui Poulenc aura une grande affection toute sa vie durant, l'oeuvre oscille entre la douceur, la passion, sur un fond de désenchantement (d'une relation impossible?), qui n'est sans doute pas non plus étranger aux bouleversements provoqués par le début de la Seconde Guerre Mondiale...
Peut-être la mélancolie d'un monde qui ne sera plus jamais le même?
Écoutez un extrait de cette pièce courte mais très dense.

4 commentaires:

Alain a dit…

Cher Michel,
Vraiment intéressant tes commentaires sur l'oeuvre de Poulenc.Je les ai lu excatement comme si je calais un bon verre d'eau froide après un bonne heure de marche intensive. Et La musique alors! c'est comme un bon verre de vin rouge velouté ,fruité, qui nous rend fébrile et mélancolique. Alors juste ce court extrait me donne l'eau ou le vin à la bouche.À bientôt cher ami.
Alain

Alain a dit…

Cher Michel,
Après consultation dans le dictionnaire je préfère écrire "EXACTEMENT" de cette manière.
Alain.

Michel a dit…

cmomentaire jduicieux:-))

à bientôt cher ami!

Michel

Claudio Pinto a dit…

Superbe cette Mélancolie, et merci de nous mettre dans le contexte pour une audition encore plus satisfaisante.

Tous les vrais pianistes se trouvent, un jour ou l'autre, une connivence profonde avec ce bijou musical de Poulenc.