mercredi 20 juillet 2011

Provence-en-Québec


-"As-tu oublié l'itinéraire?"

Bien sûr que je l'ai oublié. Je prends mon air le plus cool, et réponds d'un air détaché, avec une nonchalance étudiée:

"Euh...pas vraiment, je pensais que tu l'avais..."

Bon, on retourne.

Un quart d'heure et quelques kilomètres plus tard, l'Être Aimé me dicte le trajet, avec le débit précipité d'un GPS affolé:"tourne à droite, 2e stop à gauche, continue, passe l'église, tourne à gauche, non, l'autre gauche, tu te souviens on est allé cet hiver..."

Sauf que cet hiver, il y avait 15 pieds de neige et il faisait une nuit d'encre.

On finit quand même par y arriver, quelques minutes après nos amis Nath et Phil.

Nichée dans la campagne laurentienne, la maison est avantageusement cachée de la petite route sinueuse, et dès le premier coup d'oeil, on se sent transporté dans un ravissant coin de Provence. On est ailleurs et on aime.

Pas mal, après 20 minutes de trajet.

Nos hôtes et leur chien Camelot nous accueillent avec de grands signes (nos hôtes) et des jappements (le chien). Nos gougounes crissent sur le petit gravier, et on les rejoint tranquillement (les hôtes, pas les gougounes) pour l'apéro dans la cour arrière, près de la piscine. Le décor est franchement beau, et--- j'insiste--- on se sent vraiment au pays de Pagnol.

Franche, vivante et volubile, Flo me montre son jardin, qu'elle a façonné d'une main experte, et m'explique comment conserver la lavande d'une année à l'autre, comment extraire une teinture-mère, l'abc du compagnonnage dans un potager...

Étonnante, cette Flo.

Les conversations sont joyeuses et épousent la légèreté de l'air. Les rires fusent. La soirée avance au rythme des bouteilles qui se vident (pas tant que ça, quand même), et du soleil qui termine son marathon quotidien.

Au moment où les moustiques nous confondent (qui sait?) avec les grillades, on déménage dans la cuisine d'été attenante à la piscine, que le maître des lieux a construit de ses propres mains. Habile artisan, il a patiemment donné à son home la patine d'une villa centenaire. On sent l'âme des lieux dans chaque petit détail.

La soirée avance, demain est presque là.

On rentre à la maison.

Sans besoin d'itinéraire.

(Ha oui! J'ai oublié la can de sirop d'érable bio généreusement offerte par nos hôtes, échappée par terre et cabossée par l'Être Aimé qui en examinait l'étiquette).

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