Dans le cadre d'un périple pancanadien en tant qu'adjudicator pour quelques festivals de musique Kiwanis à travers le Canada, je suis présentement à Vancouver depuis une dizaine de jours. Évaluer et commenter les prestations de plus de 1000 jeunes pianistes n'est pas une mince tâche. Il me vient souvent à l'esprit que derrière chaque Prélude et Fugue de Bach joué avec trop de précipitation, chaque Nocturne de Chopin tantôt poétique, souvent fragile, se cache une âme, une histoire unique. Tant de ramifications, tant de vies. Tant d'espoirs, tant d'efforts, tant de bonne volonté, tant de désir de se dépasser. Des parents fiers qui serrent tendrement leur ado après un effort surhumain, une victoire sur la peur, un hymne à la vie.
Le bras d'un fils saisi rudement, cruellement, parce qu'il n'a pas été à la hauteur des espoirs déçus de son père...
Le jeu pétillant d'une jeune asiatique pour qui jouer du piano est aussi naturel et effortless que de respirer...
Un Beethoven laborieux et pénible, mais transporté par une âme qui a soif d'apprendre...
Beau la vie parfois. Souvent. Malgré.
8 commentaires:
Michel, je t'imagine aisément prendre des notes en secret de tous ces gestes du corps, sourires et froncements de sourcils qui traduisent chez les jeunes musiciens leur impatience et leur volonté à obtenir une place dans ce monde. Avec la sensibilité de poète que tu possèdes, tu es en mesure de magnifier ton expérience d'adjudicator, simplement parce qu'en dépit du travail que tu dois compléter, tu prends le temps de t'arrêter et d'observer. Je ne crois pas qu'un Michel Dalberto aurait fait la même chose lorsqu'il est juge de concours.
Merci de partager tes images de la vie.
Merci Claudio! L'expérience de vie m'amène à réfléchir sur le sens et la portée de ce que ces jeunes musiciens accomplissent...Parfois une minute de prestation est le résultat de toute une année de travail, cristallisée dans ce bref et intense moment...Je dois être très attentif et observateur de ce moment unique dans la vie d'un musicien en devenir!
Superbe !
Au plaisir de te revoir (pourquoi pas sur une terrasse à siroter une bière avec Lucie ?... ayoye la totale !! )
à bientôt !
Claudio
Oui, pouvoir saisir cet instant précis où tout bascule et que l'on devine l'humain derrière tout ça. Mais, pour ça, combien d'heures de doubles croches jouées sur le pilote automatique.
Bisous.
P.-S. Pour la terrasse, je suis partante ;-)
...Et quand il y a trop de double-croches sur le pilote automatique, c'est là que mon esprit se plaît à extrapoler sur la vie derrière tout ça...faut bien survivre :-))))
À bientôt sur une terrasse...Dommage que la téléportation ne soit que de la sci-fi, il y en a de superbes ici, avec des paysages incomparables!
Je pense que si je faisais des concours de piano j'aimerais que tu fasses partie du jury....
ça a l'air drolement beau Vancouver... et dire que j'ai failli aller y chanter....
Oui Tilu c'est très beau Vancouver...un pas dans l'océan et l'autre dans les Rocheuses, quelle géographie privilégiée!
Vancouver, ça a l'air plus beau que la chanson surtout...
Mais ton texte me fait penser à cet extrait, la musique est un cri qui vient de l'intérieur.
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