C'est fou ce que la technologie nous permet!
C'est ainsi que je me suis retrouvé hier sur la piste cyclable du P'tit train du Nord, iPod en poche et les oreilles chaussées (...) de mes fidèles écouteurs iTEch...à écouter les 4 Ballades de Chopin jouées par Murray Perahia, CD paru en 1994 (Sony Classical 64 399). C'est définitivement une expérience sensorielle sans égale...Plus habitué à manier les subtilités de la pédale de Chopin qu'à pédaler sur sa musique, j'avoue que par moments j'ai pu être un danger pour les autres cyclistes...(Garder un rythme raisonnable pendant la Coda de la Quatrième Ballade sans se laisser emporter est un exercice de style assez convaincant)...Mais je suis revenu non seulement sain et sauf, mais riche d'une expérience fort agréable!
Il faut dire que le jeu de Perahia, intelligent et structuré, m'a gardé dans les balises de la piste et m'a évité des débordements risqués...Sa grande stabilité rythmique m'a aussi aidé à bien doser mon énergie et à ne pas m'épuiser en partant...Ce qui m'a permis de faire 25 km presque sans fatigue!
Les paysages se sont déroulés au fil de ces fresques (sous les doigts de certains pianistes, elles deviennent souvent des frasques...) alliant passion, séduction, romantisme et intimité. Si quelquefois le jeu est un peu carré, ce léger inconvénient est vite oublié par la qualité du son, la diversité des timbres et l'architecture solide et "en santé"...On retrouve dans le Chopin de Perahia les qualités annonciatrices de ce que seront ses enregistrements des Suites Anglaises de Bach...
Au retour de mon expédition, trois "Mazurkas" en prime: un pur délice, particulièment l'Opus 33 no 2 en Ré Majeur.
Ma prochaine expédition à vélo sera plus sportive: Martha Argerich dans le 3e Concerto de Prokofiev.
Il faut bien vivre dangereusement!
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